Les fantômes de bord de mer

Échoués sur la plage quand la mer se retire, de petits personnages à la figure cabossée échappent à leur destin. Les voici serrés au fond d’une poche, secoués au rythme de la marche du cueilleur, jetés pêle-mêle dans un petit sac et exilés de leur mer d’origine.
Sous le soleil de la nuit, un soir de pleine lune, arrive l’heure de la transmutation. Un linceul de papier, la lumière de l’astre de la nuit. C’est dans l’épaisseur de la nuit noire que se forment les images. Des ombres incertaines se fraient un chemin sur le papier photographique qui capte les empreintes de l’apparition de ces ectoplasmes. Il suffit juste d’attendre le petit matin pour découvrir les traces de leurs forfaits. Agglutinés, rampant par grappes, ces petits fantômes sans chaîne et sans corde balbutient une chorégraphie et offrent le spectacle de leur immatérialité.

Photogramme 30×20 cm sur papier photographique 2023

Publié en version NB dans le revue Smaris Elaphus N°01 en février 2024
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