Olivier Perrot

Le paysage était presque parfait

2012
Photogrammes de bord de mer
Tirages digigraphiques
Format 18×24 contrecollé sur dibon

La pensée est un liquide

… immenses efforts perdus, apparition du naufrage de toutes parts, ombre et dispersion, tout cela, qui est dans l’abîme, est dans l’homme.
« Sous de certaines souilles violents du dedans de l’âme, la pensée est un liquide. Elle entre en convulsions, elle se soulève, et il en sort quelque chose de semblable au rugissement sourd de la vague. Flux, reflux, secousses, tournoiements, hésitations du flot devant l’écueil, grêles et pluies, nuages avec des trouées où sont des lueurs, arrachements misérables d’une écume inutile, folles ascensions tout de suite écroulées, immenses efforts perdus, apparition du naufrage de toutes parts, ombre et dispersion, tout cela, qui est dans l’abîme, est dans l’homme. »
Victor Hugo, L’Homme qui rit, IV, 1 1869
Olivier Perrot, membre du Groupe Novembre, n’a quasiment réalisé, ces dernières années, que des photogrammes dont le procédé semble simple et archaïque. Ses modalités d’approche de la photographie, à savoir l’interrogation du médium à partir de ses matériaux, du moyen technique et de la réaction physico-chimiques qui les caractérisent et des hybridations qu’ils supportent ne renvoient qu’à un référent prétexte qui s’efface derrière la plasticité du mécanisme mis en œuvre.
Les paysages de bord de mer qu’il donne à voir sont issus de la corrosion saline du papier sensible.

Paris 2012 Bernard Gerboud

Première publication en 2012 sur le site de la revue TK-21 en 2012